Dossier Technique :
Les engins spéciaux de déneigement du Cantal …
Un train peut facilement se frayer dans une couche de 30 cm de neige fraiche, là ou tout autre véhicule de type routier s’immobiliserait. Cependant si le volume de neige s’accumule sur une grande longueur et une forte hauteur, le train peut être freiné jusqu’à se retrouver bloqué dans une congère. Rappelons que le département du Cantal a compté près de 50 km de voies ferrées situées à une altitude supérieure à 1000 m.
Aussi, pour lutter efficacement et rapidement contre les intempéries qui sévissent chaque hiver sur les sections les plus exposées, de puissants moyens de déneigement sont disposés depuis des décennies principalement à Aurillac, et à Neussargues dans une moindre mesure. Voici un aperçu exhaustif des différents types de chasse-neiges traitant les hauteurs de neige faibles jusqu’au plus conséquentes.
Draisine
Au cours de l’hiver 1967, une draisine est équipée à titre expérimental de deux lames orientables lui permettant de déneiger dans les deux sens. Economique et simple d’utilisation, ce type d’engin maintes fois amélioré présente l’avantage de déblayer au plus près de la surface du rail. Des vérins hydrauliques permettent de remonter les lames au droit de certains obstacles tels que les pédales de passages à niveau, les crocodiles, les appareils de voie. Selon la consistance de la neige, la draisine peut déneiger une hauteur atteignant 30 à 40 cm au-dessus du plan de roulement. Elle est garée à Vic-sur-Cère tous les hivers et s’avère d’une grande utilité et limite les sorties des chasse-neiges lourds.
Vidéo déneigement dans le Cantal (YouTube)
Wagons socs type « Langeac » ou « Nevers »
Les wagons socs de type « Langeac » apparaissent dans les années 1950, lorsque la SNCF décide d’abandonner le vieux matériel de déneigement pour obtenir de meilleures performances avec du matériel unifié. Ils font partie de la catégorie des chasses neiges lourds qui effectuent un travail efficace lorsque la hauteur de neige dépasse les 20 cm au-dessus du plan de roulement des rails. Attelés à des engins moteurs de types BB 63000 / 66000 / 67000, ils permettent un déblaiement pour une hauteur maximale de neige de 1,20 m. Ils sont constitués par un grand soc monté à l’extrémité d’un wagon à essieux lesté, l’extrémité opposée comportant les organes normaux de tamponnement et d’attelage. Il existe deux dénominations dont l’origine est purement géographique. Le wagon soc de type « Langeac » est conçu à l’origine par le dépôt éponyme en 1956.
Les wagons-socs de type « Nevers », conçus dans les années 1980, se substituent progressivement aux modèles « Langeac » car effectuant un déblaiement plus efficace.
Entre les années 1980 et 1990, deux wagons de type « Langeac » stationnent l’un à l’annexe traction d’Aurillac, le second à Neussargues. Ce modèle n’est aujourd’hui plus en service.
Les 5 et 6 août 2013 furent transférés de Nîmes à Aurillac deux wagons soc de type Nevers. Après être passés en révision au Technicentre Languedoc Roussillon au mois de juin 2013, leur acheminement à une vitesse limite de 50 Km/h s’effectua par les lignes des Cévennes et du Lioran. Ils étaient prêts à affronter les hivers cantaliens rigoureux ! Ce choix d’itinéraire fut motivé par la plus courte distance et par la relative facilité à obtenir un sillon VL 50Km/h sur ces lignes de montagne. Cette nouvelle réaffectation fut décidée en concertation entre la Direction de la Circulation Ferroviaire (DCF), l’Infrapôle et l’Etablissement Traction Auvergne Nivernais et Infrarail. En effet l’équipement en soc lourd type sud ouest monté sur les traverses de bout de certaines BB66000 arrivait à son terme puisque ces engins étaient peu à peu radiés. Se posait donc la question de pré-équiper quatre BB69000 pour recevoir ce soc ou bien retenir une composition similaire à celle qui opère chaque hiver sur les lignes des Cévennes ou du Jura. Depuis « le pointu » Cantalien intervient en remplacement des socs lourds de type Sud-Ouest montés à demeure sur des BB 66000 pendant la saison hivernale. Cette composition symétrique permet de traiter l’ensemble des lignes cantaliennes, à commencer par la section du Lioran mais également la partie septentrionale de la ligne des Causses entre Neussargues et Saint-Chély-d’Apcher.
Repris dans le Bulletin N° 287 de Janvier-Février 2015, vous trouverez ci-après le lien vers le dossier complet.
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