« Maintenir Demain »
Projet d’évolution de l’organisation des InfraPôles
Nous l’avons assez longuement évoqué dans le tour de table lors de notre dernière Assemblée Générale 2020 de l’ACTIF Sud-Est. A cette date, les documents projets que nous avions en notre possession ne pouvaient être communiqués, notamment dans le compte-rendu, car ces informations n’avaient pas encore été présentées en CSE Central. C’est chose faite depuis le 2 Novembre 2020. A l’occasion d’une présentation faite au CODIR de la DZP Sud-Est, Daniel GARDEUX, Directeur Transformation Maintenance du Réseau, chef du projet « Maintenir demain », a répondu favorablement à notre demande de renseignements et à nos questions. Vous trouverez ci-après la synthèse des documents présentés qu’il nous a autorisé à vous partager ainsi que les premières réponses aux questions posées
Le Groupe SNCF veut devenir le champion des mobilités durables à l’horizon 2030. Cette ambition passe par un train moins cher pour nos clients et pour le contribuable et un retour à l’équilibre des comptes de SNCF Réseau dès 2024. Un train moins cher, plus performant et plus sûr nécessite un réseau toujours mieux maintenu.
Pourquoi changer ?
L’ambition de SNCF Réseau est d’atteindre le meilleur niveau de maintenance pour la sécurité et la ponctualité des circulations ferroviaires et cela au meilleur coût. Cette ambition confirme et renforce le rôle central de la maintenance en termes de compétences, de normes et de pratiques.
Cela passe par une meilleure connaissance du patrimoine pour plus de maintenance préventive, voire prédictive, et ainsi diminuer le nombre de « pannes » sur le réseau. Les technologies numériques permettent et permettront de plus en plus au mainteneur de mieux connaître son patrimoine à la fois par la description de celui-ci dans les bases de données et par les fonctionnalités de la GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur) et aussi par la surveillance et la supervision du Réseau.
Les enjeux du Contrat de Performance avec l'Etat : faire plus simple et plus efficace pour faire moins cher. Il y a aussi nécessité de mieux planifier et mieux anticiper les interventions sur le réseau. Une meilleure coordination entre les différents chantiers de maintenance et une meilleure utilisation des ressources - ressources capacitaires, ressources matières etc. - permettent d’optimiser les coûts.
Enfin le modèle actuel de production montre ses limites. Il remonte à 25 ans pour les établissements et à près de 20 ans pour les unités. A cette époque les Systèmes d’Information (SI) émergeaient à peine. L’organisation de la production est plus complexe aujourd’hui et nos organisations sont très « verticales » et tous les sujets transitent peu ou prou par le dirigeant de proximité (DPx).
Cela amène à imaginer un modèle où les fonctions « connaissance du patrimoine », « planification de la production » et « réalisation des opérations de maintenance » seraient dégroupées, un modèle qui tirerait pleinement partie du digital et embarquerait mieux les grands programmes de SNCF Réseau (GMAO, S&S, Osmoze etc.).
Contribuer à ce que le train soit moins cher et plus utilisé sur un réseau plus performant avec plus que jamais la sécurité au cœur de nos enjeux c’est la vocation du programme « Maintenir demain ».
Pourquoi se réinventer ?
Le modèle actuel d’organisation des Unités de Production Voie et Signalisation / Caténaire est vertical et redondant. Le modèle actuel est hérité des années 95/98 avec la mise en place des EVEN (établissements équipement et entretien) devenus InfraPôles, puis 2001/2003 pour la mise en place des dirigeants de proximité (DPx). A cette époque le digital émergeait à peine. Il n’y a pas d’approche sécurité intégrée mais une approche sécurité par tubes.
Les unités de maintenance (UP) sont spécialisées “génie civil” (Voie) et “génie électrique” (SES).
A partir du 01/01/2021, les établissements logistiques (InfraLogistique) sont réorganisés avec certaines unités réintégrées par des établissements territoriaux InfraPôles et les autres au sein d’une entité « zonale » appelée Etablissement Industriel (EISE pour la Direction de la Zone de Production Sud-est)
« Aujourd’hui un modèle d’organisation vertical et redondant, avec le Secteur passage obligé de tous les sujets dimensionnants »
Au fil des années la tenue du poste de DPx s‘est complexifiée. Il est le point de passage obligé de la plupart des grands processus des unités de production (UP).
Les secteurs “DPx” dupliquent peu ou prou les tâches du siège des unités faisant des Dirigeants de proximité des “petits dirigeants d’unité”. Un consensus existe dans les InfraPôles sur la nécessité de changer pour une meilleure répartition des responsabilités.
Par ailleurs une des principales sources de mécontentement des opérationnels tient au système d’information. Ils le jugent trop peu « orienté utilisateurs » et trop foisonnant (plus de 250 applications).
La complexité de nos organisations et la lourdeur de notre réglementation sont également souvent pointées du doigt ainsi que l’éloignement de la ligne hiérarchique.
Quel nouveau modèle d’organisation ?
Le futur modèle vise une meilleure synchronisation entre les chantiers de maintenance voie et caténaire et une meilleure synergie entre tous les métiers de la maintenance par la création d’unités de production mixtes Voie/Signalisation/Caténaire.
Les responsabilités seront mieux réparties, en particulier sur des équipes de support « patrimoine/sécurité » et « ordonnancement/organisation » à la fois mieux intégrées aux différents leviers industriels et proches des équipes opérationnelles.
Les N+1 des agents de production seront des agents de maîtrise à la tête des équipes de terrain par définition plus proches. Ils seront responsables de l’exécution en sécurité, qualité et quantité de leur commande de production. Le N+1 des agents de production est dans l’équipe (Chef en « orange »)
La planification est et reste le processus clé.
L’objectif est d’aller vers des UP multi métiers (mixtes), et de déplacer le curseur « manager » : le chef sera au plus près de l'équipe. La future UP pilote les chantiers les plus consommateurs de ressources capacitaires (voie/cat) et SEG/SM pour la meilleure synergie entre activités.
Repris dans le Bulletin N° 299 de Janvier-Février 2021, vous trouverez ci-après le lien vers le dossier complet.
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